Emission des Gaz à Effet de Serre


Consommation et demande énergétiques

Les consommations d'énergie du territoire s'élevaient à environs 1476 Ktep en 2013. Le Résidentiel et le secteur du transport, constituent les principaux enjeux des consommations, puisqu'ils représentent à eux seuls autour de 52% des secteurs énergivores. Le secteur industriel (représentant autour de 27%), fait aussi apparaître une place prégnante de l'activité industrielle sur le territoire (concentrée essentiellement dans le Grand Agadir).

Le mix énergétique est dominé principalement par le pétrole et le charbon. Les biocarburants et déchets ou gaz naturels se situent en second lieu. En 2013, les produits pétroliers consommés se chiffrent à 720 Ktep (Gasoil, Essence, Fuel, carburéacteur, GPL), suivis du charbon 86 Ktep.

La demande énergétique ne cessera d'augmenter, tenant compte des mutations économiques structurelles que tonnait le territoire, et leurs demandes galopantes. Elle devrait tripler en 2030 et se multiplier par 5 en 2050.

La demande en électricité conforte d'ailleurs, ces tendances est affiche déjà une augmentation progressive de l'ordre de 7% annuellement (année de référence 2016). Le secteur industriel demeure le plus consommateur de cerce énergie, suivi du secteur résidentiel, et à moindre amplitude le secteur commercial.

Emissions de GES à l'échelle nationale

Des appréciations de la quantité des GES émises à l'échelle nationale existent et ont été éditées lors de la Troisième Communication Nationale correspondant à l'année 2010 et 2012. Les émissions ont atteint 3,12 tonnes Eq-CO2/habitants produites essentiellement par le secteur de l'Energie (54,4%), et l'Agriculture (23,4%). Selon les analystes ces chiffres devraient augmenter si des mesures d'atténuation ne sont pas appliquées.

Il demeure en revanche utile de rappeler que le Royaume contribue peu à l'augmentation des concentrations des GES à l'échelle mondiale (à titre comparatif, la Canada émet huit fois plus que le Maroc).

Emissions de GES en 2013 du territoire

Inspiré fondamentalement du Système National d'Inventaire de GES (SNI-GES), le territoire a pu construire son Système Régional d'Inventaire de GES (SRI-GES), en respectant les principes dénominateurs de la comptabilisation communément reconnus (la pertinence, l'exhaustivité, la cohérence, la transparence et l’exactitude).

Plusieurs approches et adaptations ont été optées dans cet exercice de la construction de l'inventaire GES prototype de la Région, (méthodes top down, et méthode Bortom-up), en se limitant notamment, aux gaz ayant le plus important Pouvoir de Réchauffement Global (PRG), à savoir : CO2, CH4 et N20, Nox, CO, COVNM, et SO2. La méthode de comptabilisation s'est appuyée en outre sur la notion de Grande Source Individualisée (GSI).

Le calcul des émissions de GES du territoire a ciblé quatre secteurs clés, correspondant aux mêmes secteurs considérés dans l'inventaire national (et ressortis lors des ateliers thématiques) à savoir : Energie, procédés industriels et utilisation des produits, Agriculture Foresterie, et autres affectations des terres (AFAT) et les déchets.

Pour des raisons pratiques, et en vue de capitaliser sur des données existantes, l'année de référence retenue est 2013, pour laquelle plusieurs intrants sont disponibles, particulièrement les résultats recueillis lors de l'établissement du Guide méthodologique DPR et la matrice de consommation d'énergie nationale (pour l'année 2013). Cette dernière constituait d'ailleurs, un point de départ relativement complet, ayant servi pour faire des calculs analytiques et décliner la consommation territoriale d'énergie par secteur d'activité.

En somme le territoire émet 4146,5 Gg eqCO2 en CO2, CH4 et N20.

Projections des émissions de GES en 2030

La répartition par sous-secteur se présente comme suit:

*Les facteur d'émisions (convertissant les consommations d'énergie en émissions de GES) respectent les lignes directrices 2006 du GIEC.

- Le transport routier représente plus 45% des émissions GES générées par le secteur de l'Energie;
- Plus que 50% des émissions GES du secteur AFAT sont dues aux émissions indirectes de N20 des terres gérées;
- Les Provinces de Taroudant et Tiznit sont les unités plus émettrices de GES dans le secteur AFAT;
- Les émissions GES du secteur des déchets sont portées par les déchets solides (autour de 62%).

Sur la base des émissions évaluées en 2013, il a été possible d'extrapoler pour l'année 2030, en considérant les facteurs de croissance des émissions GES suivantes :

• Croissance démographique : les projections retenues énoncent une population avoisinant 3,04 Millions en 2030 dont 64% est urbaine.

• Développement socio-économique : la croissance socio-économique a été analysée pour les trois secteurs économiques classiques du territoire (agriculture, tourisme et industrie). Un taux annuel de croissance du PIB de 5 à 6% a été retenu.

• Tendance de la consommation énergétique des secteurs productifs : celle-ci a été revue à la baisse compte tenu des tendances pressenties du développement des énergies renouvelables et de l'implication effective du territoire dans la stratégie d'efficacité énergétique.

• Projections sectorielles : une analyse simpliste a été retenue, considérant une hypothèse pessimiste (aucune mesure d'atténuation n'est engagée par les secteurs émetteurs), et en extrapolant sur les données de 2013.

Prenant en considération les facteurs de croissance précités, les émissions des GES montrent des taux moyens de croissance de 7% de 2013 à 2030.

Ramené par habitant, les émissions devraient atteindre 4,14 Tonnes eq-CO2 par habitant en 2030 (elles sont de 1,5 Tonnes eq-CO2 par habitant actuellement). L'amélioration du niveau de vie de la population et le développement des secteurs économiques productifs justifient ces évolutions. Le secteur encre demeurera le plus émetteur.

Taux de réduction des émissions de GES

Le programme prioritaire et ambitieux de l’atténuation devrait diminuer considérablement la facture énergétique du territoire de plus de 50%, et réduire les émissions de GES de l'ordre de 3.100 Gg Eq-CO2 à l'horizon 2030. En considérant, les émissions actuelles du territoire, estimées, le taux de réduction atteindra 75%. Ces chiffres demeurent approximatifs et sous-estimés, compte tenu que pour certains projets à caractère générique, le taux d'atténuation des émissions de GES n'est pas encore maitrisé faute d'études spécialisées disponibles (les programmes d'efficacité énergétique dans les secteurs industriels et du bâtiment tertiaire).